[Pauvre et Captif] Communiqué de presse du 2 décembre 2019

– English message will follow-

Un règlement punitif d’aide sociale contesté devant le Tribunal!
Montréal, lundi le 2 décembre 2019– Ce matin, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le Tribunal administratif du Québec (TAQ) en appui aux deux requérants qui contestent une mesure punitive de l’aide sociale. Depuis mai 2015, une personne qui quitte le Québec pendant 7 jours consécutifs (ou 15 jours cumulatifs) dans un mois de calendrier perd son admissibilité à l’aide sociale. Il s’agit du critère de résidence le plus restrictif de tous les programmes sociaux du Québec et des programmes d’aide sociale au Canada.
Arié Moyal, un des requérants dans la cause, explique pourquoi il a entamé cette procédure : «ce règlement me cause énormément de tort et il représente un mépris flagrant pour les droits des Québécois.e.s, chose qui devrait tous nous alarmer. Ce règlement est discriminatoire et il doit être aboli! »
Les manifestants déplorent que le règlement punisse une population qui est déjà très précaire. Avec 669$/mois pour une personne seule, le chèque d’aide sociale ne couvre pas les besoins essentiels. Toute coupure force les prestataires à faire des choix impossibles : prendre l’autobus pour aller voir le médecin ou manger?
« Ce règlement a un impact dévastateur dans la vie des gens. Nous rencontrons régulièrement des prestataires devant faire le choix déchirant de visiter leur mère mourante pour une dernière fois ou d’attendre pour ses funérailles. Nous avons vu des gens perdre leur logement et se retrouver à la rue suite à un voyage. » explique Sheetal Pathak, organisatrice communautaire au Projet Genèse, un organisme de Côte-des-Neiges qui fera une intervention devant le TAQ dans le cadre du recours.
Le règlement brime les droits et libertés garantis dans nos chartes; c’est ce que tenteront de démontrer les requérants et leurs avocats durant l’audience. À titre d’exemple, cette mesure affecte de manière disproportionnée les personnes issues de l’immigration; 81% des personnes ayant subi une coupure au chèque à cause de ce règlement sont nées en dehors du Canada bien qu’elles ne représentent que 18% des prestataires à l’aide sociale.
« Le gouvernement prend des libertés avec nos droits humains. On espère que justice sera rendue devant la cour. » ajoute Moyal.
____ Now in English _____
Punitive welfare law contested in court!
Montréal, Monday, December 2019– This morning, about a hundred people rallied in front of theTribunal administratif du Québec (TAQ) to support the two plaintiffs contesting a punitive welfare measure. Since May 2015, welfare recipients who leave Québec for more than 7 consecutive days (or 15 cumulative days) in a calendar month are no longer eligible for welfare. This residency criteria is the most restrictive among all the social programs in Quebec and among the welfare programs in Canada.
Arié Moyal, one of the plaintiffs in the legal challenge explains why he embarked on this process: “this regulation is deeply harmful to me and represents a great deal of contempt for the rights of Quebeckers. This should be alarming to all of us—this measure is discriminatory and should be abolished!”
The protesters in this morning’s rally condemned this law for punishing a group of people who are already vulnerable. With $669/month for a single person, the welfare cheque is not enough to cover basic needs. Each cut forces welfare recipients to make impossible choices, like taking the bus to go to the doctor or eating.
“This law has a devastating impact on people’s lives. We regularly meet people who must make the harrowing choice between visiting their dying mother for the last time or waiting for her funeral before visiting. We have also met people who ended up on the street after coming back from their trip.” explains Sheetal Pathak, community organizer at Project Genesis, an organization from Côte-des-Neiges that will be participating in the legal challenge as an intervenor.
During the hearing, the plaintiffs and their lawyers will argue that this law violates the rights and freedoms guaranteed in our Charters. For example, this measure disproportionally affects immigrants. Although people born outside Canada represent only 18% of welfare recipients, they make up 81% of those who had their cheque cut because of this measure.
“The government is taking liberties with our human rights. We hope that justice will be served in this court.” Arié Moyal.
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Disponibles sur notre site web [Guide et Outils] L’accès des personnes immigrantes et réfugiées à des mesures sociales au Québec

Illustration Loki Design

illustration Loki

 

Rendez-vous dans la section « Publications » de notre site internet:
https://www.servicesjuridiques.org/documentation/depliants/

Vous y trouverez en format PDF  le guide à l’intention des intervenants communautaires : «L’accès des personnes immigrantes et réfugiées à des mesures sociales au Québec»

Le document se divise en deux parties. La première section explique les particularités des différents statuts d’immigration. La deuxième aborde l’accessibilité des personnes immigrantes à certaines mesures sociales au Québec. Il est question d’aide juridique, d’aide sociale, d’éducation, de la famille, du travail, du logement, de la santé, de l’assurance-emploi, etc.

 

De plus, vous trouverez en format PDF la série de 8 outils d’information vulgarisée à l’intention des nouveaux arrivant.e.s :

1)      Demandeur d’asile

2)      Réfugié accepté

3)      Réfugié refusé

4)      Résident permanent

5)      Sans papiers

6)      Titulaire de permis de séjour temporaire

7)      Travailleur temporaire et étudiant étranger

8)      Le critère de résidence

 

Pour le moment les versions en français et en anglais; bientôt les versions en arabe, chinois simplifié, créole et espagnol seront aussi disponible en ligne.

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22 novembre 2017 [LANCEMENT] Guide: L’accès des personnes immigrantes et réfugiées à des mesures sociales au Québec

Illustration Loki Design

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– English message will follow –

 

LANCEMENT : Guide L’accès des personnes immigrantes et réfugiées à des mesures sociales au Québec

Quand? Mercredi, 22 novembre 2017 de 17h00 à 19h00
Où?
Centre culturel Georges-Vanier à la Petite-Bourgogne (2450 rue Workman, 2e étage), métro Lionel-Groulx

Chaque année des milliers de  gens tentent de trouver refuge ou décide d’immigrer au Canada. Il est très important que les personnes immigrantes et réfugiées aient accès à de l’information de qualité.

 

En 2010, nous avons créé ce guide visant à outiller les intervenant.e.s en milieu communautaire pour mieux répondre aux personnes immigrantes en quête d’information sur leurs droits aux mesures de protection sociale. Depuis, plusieurs programmes sociaux et règles en matière d’immigration ont été modifiés. Il était temps de faire une mise à jour!

 

En plus de la mise à jour du guide (en français et en anglais), nous avons développé une série de 8 outils d’information vulgarisée à l’intention des nouveaux arrivant.e.s qui seront disponibles en français, anglais, arabe, chinois simplifié, créole et espagnol :

1)      Demandeur d’asile

2)      Réfugié accepté

3)      Réfugié refusé

4)      Résident permanent

5)      Sans papiers

6)      Titulaire de permis de séjour temporaire

7)      Travailleur temporaire et étudiant étranger

8)      Le critère de résidence

 

Ces documents permettent d’aborder l’accès des personnes immigrantes à certaines mesures sociales au Québec. Il est question d’aide juridique, d’aide sociale, d’éducation, de la famille, du travail, du logement, de la santé, de l’assurance-emploi, de retraite, d’indemnisation en cas d’accident, etc. Dans les prochains mois, nous animerons aussi des ateliers et formations sur ces thématiques.

 

L’équipe des Services juridiques communautaires de Pointe-Saint-Charles et Petite-Bourgogne vous invite à venir célébrer ces réalisations lors du lancement officiel du guide!

Rendez-vous le 22 novembre pour un 5à7 au Centre culturel Georges-Vanier!

Si vous désirez un ou des exemplaires du guide (en français ou en anglais), vous trouverez ici le bon de commande du guide : 17 $ par exemplaire (plus frais d’envoi si applicables). Le guide ainsi que les outils seront prochainement disponibles gratuitement en ligne sur notre site internet : https://www.servicesjuridiques.org

 

Pour confirmer votre présence le 22 novembre ou pour plus d’information :

Pascale Brunet, organisatrice communautaire

514-933-8432 ou servjur@bellnet.ca

 

 

 

Now in English

 


LAUNCH:
Guide Immigrants’ and Refugees’ Access to Social Benefits and Programs in Quebec!

 

 

When? Wednesday, November 22nd, from 5pm to 7pm
Where?  Centre culturel Georges-Vanier in Little-Burgundy (2450 Workman St, 2nd floor), Lionel-Groulx Metro

 

Every year, thousands of people seek refuge or migrate to Canada. It is very important that migrants and refugees have access to valid information.

 

In 2010, we created this guide in order to provide tools to community workers who work with migrants who need information about their rights and access to social benefits. Since, many social programs and regulation regarding immigration matters have changed. It was time to do an update!

Not only have we updated the guide (in English and French), but we have also developed a series of legal information leaflets for newcomers. This documentation will be available in English, French, Arabic, simplified Chinese, Creole and Spanish:

1) Asylum seeker
2) Non-status
3) Accepted refugee
4) Rejected refugee
5) Temporary Resident Permit Holder
6) Temporary worker and international student
7) Permanent resident

8) Criterion of residence

 

These documents aim to provide information to people with an immigration journey about the access to social benefits and programs in Quebec: Legal Aid, welfare, education, family, work, health, unemployment, etc.  In the next few months, we will also be giving workshops on those different topics.

 

The team of the Community Legal Services of Point-Saint-Charles and Little-Burgundy invite you to celebrate with us our achievements at the official launch! We look forward to seeing you on November 22nd for happy hour at the Centre culturel Georges-Vanier.

 

If you wish to obtain a copy of this guide, please fill out a purchase order: $17 per copy (plus postal fees if applicable). The guide and the leaflets will also be available for free on our website: https://www.servicesjuridiques.org

 

To confirm your presence on November 22nd, or for information:

Pascale Brunet, community organizer

514-933-8432 or servjur@bellnet.ca

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Se représentant elle-même, une dame obtient de la Cour Supérieure l’annulation d’un jugement du Tribunal administratif

Sans avocat et armée de sa seule détermination, une dame qui devait rembourser plus de 15 000 $ au gouvernement du Québec, voit cette condamnation annulée par la Cour Supérieure.  Cette dame avait parrainé un cousin en 2004 pour une période de 10 ans. Selon le contrat de parrainage, elle s’engageait à subvenir aux besoins de son parrainé et, le cas échéant, à rembourser au gouvernement les « prestations d’aide financière de dernier recours (…) conformément à la Loi sur le soutien du revenu et favorisant l’emploi et la solidarité sociale » que toucherait son parrainé durant cette période de 10 ans.

 

Le parrainé ayant touché de l’aide sociale, elle se fait donc réclamer les prestations versées à ce cousin. Trouvant la situation injuste compte tenu notamment de l’attitude ingrate du parrainé à son égard, la dame conteste cette réclamation devant toutes les instances mais en vain. Déboutée devant le Tribunal administratif du Québec, elle s’adresse en désespoir de cause à la Cour Supérieure en juin 2016.  Son recours en « révision judiciaire » est un recours particulièrement difficile à  obtenir, la décision du TAQ étant « finale et sans appel ». Elle doit démontrer que cette décision du TAQ est déraisonnable, ce qui est particulièrement ardu à faire.

 

Confiant de faire aisément rejeter le recours de la dame, la Procureure générale délègue une stagiaire en droit pour la représenter dans cette affaire qui est entendue en mai 2017. Le 6 juillet 2017, le juge de la Cour Supérieure donne raison à la dame. Il annule la décision du TAQ et conséquemment, la réclamation.

 

Dans son analyse élaborée,  le juge retient que la dame n’avait qu’à rembourser les « prestations d’aide financière de dernier recours (…) conformément à la Loi sur le soutien du revenu et favorisant l’emploi et la solidarité sociale » et pas autre chose. Or, compte tenu des changements législatifs apportés, le parrainé n’avait jamais touché de telles prestations; il avait plutôt touché des « prestations de dernier recours selon les dispositions de la

Loi sur l’aide aux personnes et aux familles », de telle sorte que la dame n’avait rien à rembourser.

 

Cette histoire pourrait servir de scénario à une publicité du 6-49 tant les chances que la dame obtienne gain de cause semblaient faibles. Le jugement est disponible ici.

 

Malheureusement, aux dernières nouvelles, la Procureure Générale demande à la Cour d’Appel de casser ce jugement. 

 

 

 

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